L’envie de sortir de l’écran et de ne pas se contenter de simple logiciel afin de composer du son tel était mon leitmotiv pour le développement du projet de diplôme. Créer ses propres médiums en bidouillant des instruments, de veilles cartes son ou encore du matériel d’enregistrement. S’entourer d’outils hybrides dans ce but de déconstruire l’anatomie dite rectiligne de la musique. Désaxer les outils technologiques pour une approche plus alternative. La musique ici se régénère et transmute. Une approche empirique voire organique. À travers ce travail, j’ai voulu créer une narration liant la musique dite électronique et rétro-futurisme en passant par des traditions spirituelles et les nouvelles technologies. Archiver le son Terrien comme un laborantin qui voudrait par le médium du son nous rapprocher de notre nature. Garder une trace de la vie foisonnante et jamais silencieuse de la forêt. Faire de la captation sonore via mon robot ou un enregistreur binaural. Ici, c’est en mesurant les fluctuations de micro courant électrique qui se produisent à la surface de la feuille d’une plante que ce robot génère des notes MIDI lorsqu’un changement de conductivité est détecté, ce qui permet d’écouter les processus biologiques invisibles qui se produisent dans les plantes. L’idée principale est de créer des paysages sonores grâce à la captation sonore. Ce qui m’intéresse ici le plus, c’est d’introduire le plus de matière vivante, biologique dans mes improvisations, compositions sonores. Ce qui me stimule est le lien entre la nature et la machine.